Stratégie
La transparence comme levier de communication de marque (et comment l’assumer)
Pendant longtemps, la communication de marque s’est construite sur le contrôle. Contrôle de l’image, du discours, des messages sortants. Tout était calibré, millimétré, validé. Mais le monde a changé. Et les attentes des consommateurs aussi.
Aujourd’hui, les marques qui captent l’attention ne sont pas celles qui en disent le moins. Ce sont celles qui savent ouvrir le rideau, montrer les coulisses, dire les choses comme elles sont même quand ce n’est pas parfait. On appelle ça la transparence. Et ce n’est pas un effet de mode : c’est un changement de fond.
SOMMAIRE

Pourquoi la transparence est devenue incontournable ?
Parce que les consommateurs ne sont plus passifs. Ils comparent, ils cherchent, ils posent des questions. Ils savent quand on leur vend du rêve, et quand on leur cache des choses. L’époque des messages unidirectionnels est révolue.
Aujourd’hui, la transparence crée de la confiance. Et la confiance, c’est la nouvelle monnaie d’échange des marques. Elle ne se gagne pas à coups de slogans, mais à travers des preuves concrètes : des engagements tenus, des retours clients visibles, des erreurs reconnues et expliquées.
Prenons un exemple simple : une marque de vêtements qui explique pourquoi certains produits ne sont pas encore écoresponsables, mais qui détaille ses efforts en cours et ses objectifs. Ce discours-là, humain, nuancé, inspire davantage que les grandes déclarations vagues de durabilité.
Autre exemple : une entreprise de tech qui publie une roadmap publique avec les étapes franchies et celles encore en suspens. Ce geste montre à la fois de la rigueur et de l’humilité. Et c’est exactement ce que le public attend : moins de façade, plus de sincérité.

Les bénéfices concrets d’une communication transparente
On crée une relation plus vraie. Les clients ne veulent plus de marques parfaites. Ils veulent des marques sincères. Montrer ses limites, ses évolutions, ses coulisses, ça crée de l’authenticité.
On fidélise mieux. Lorsqu’une entreprise est claire sur ce qu’elle fait (et ne fait pas), les clients s’identifient davantage. Ils ont l’impression de faire partie de l’aventure, de soutenir un projet auquel ils croient.
On désamorce les critiques. En étant transparent en amont, on limite les soupçons ou les polémiques futures. Mieux vaut devancer que réparer. Cela donne aussi l’avantage de maîtriser son propre récit.
On attire les bons talents. Une communication honnête attire aussi des collaborateurs alignés avec la culture de l’entreprise. Et ça, c’est précieux, surtout dans un marché de l’emploi concurrentiel.
On renforce l’image de marque. À l’heure où l’éthique compte dans les décisions d’achat, la transparence devient un facteur de différenciation. C’est une promesse tenue, visible, incarnée.
Transparence ne veut pas dire « tout dire »
Attention toutefois : être transparent ne veut pas dire exposer chaque détail ni se justifier en permanence. Il s’agit plutôt de faire des choix clairs sur ce qu’on montre, pourquoi, et comment.
Une bonne transparence, c’est une transparence utile. Par exemple, expliquer la provenance des matériaux, partager les coulisses d’un produit, montrer les visages derrière un service client. L’objectif est de donner du sens, pas de tout dévoiler.
Cela implique aussi une posture : celle de l’humilité. Dire « on ne sait pas encore », « on a fait une erreur », « on apprend », c’est souvent mieux perçu qu’un discours trop lisse. C’est plus humain. Et cela crée un lien sincère avec son audience.
Dans les faits, les marques qui acceptent de dire qu’elles ne sont pas parfaites sont souvent perçues comme plus fortes, car elles montrent qu’elles ont le courage d’évoluer. Et ce courage-là, c’est du capital confiance.
Comment mettre en place une communication plus transparente
Faire un état des lieux
Qu’est-ce qu’on dit aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’on évite de dire ? Pourquoi ? Ce travail d’introspection est essentiel. Il permet de mesurer les zones d’ombre et d’identifier les opportunités d’ouverture.
Impliquer les équipes
Les collaborateurs ont souvent une vision très fine des freins et des attentes. Leur retour est précieux pour construire un discours cohérent et crédible. Et cela permet de créer une communication alignée entre l’interne et l’externe.
Choisir les bons canaux
Une story Instagram, un article de blog, une vidéo, une newsletter : chaque format peut être un levier pour faire passer un message sincère, adapté à l’audience. Il ne s’agit pas de tout dire partout, mais de choisir le bon moment et le bon ton.
Assumer la tonalité
La transparence demande un ton juste. Pas dramatique, pas excessif. Simplement honnête. Un peu comme si l’on s’adressait à un ami exigeant. Cela implique d’écrire comme on parle, avec clarté et naturel.
Préparer les réponses
Si l’on ouvre certains sujets, il faut accepter les questions qui suivent. Et y répondre avec la même honnêteté. Cela demande parfois de former les équipes à cette posture, notamment sur les réseaux sociaux.
Documenter les évolutions
Montrer qu’on avance, même lentement. Cela peut prendre la forme de bilans annuels, de journaux de bord, ou de points réguliers. L’essentiel, c’est la cohérence dans le temps.
Quelques marques qui l’ont bien compris
Back Market, qui parle ouvertement des limites de la réparation ou des erreurs de livraison, tout en mettant en avant ses efforts constants. Leur ton est direct, décomplexé, et assumé.
Patagonia, qui ne cache pas les défis liés à sa chaîne de production et s’engage sur des actions concrètes. Leurs communications sont autant des outils pédagogiques que des prises de position assumées.
Decathlon, qui a lancé des campagnes expliquant ses prix ou les matériaux utilisés, même quand les réponses ne sont pas parfaites. Cette logique de pédagogie renforce la crédibilité de leur démarche RSE.
Miimosa, la plateforme de financement participatif agricole, qui communique de manière très transparente sur les projets qu’elle soutient, leurs réussites comme leurs échecs.
Ce que ça change pour les agences
Pour une agence de communication, intégrer la transparence, ce n’est pas juste une tendance. C’est une posture stratégique à adopter pour ses clients. Cela implique :
- De mieux comprendre leur réalité terrain, leurs contraintes, leurs angles morts,
- D’oser proposer des messages plus nuancés, plus vrais, parfois moins « publicitaires »,
- D’accompagner dans la gestion de crise ou la communication de transition,
- Et surtout, d’aider à bâtir un discours qui soit cohérent entre l’interne et l’externe, entre le dire et le faire.
Chez Agence 33, on voit la transparence comme un véritable levier d’influence positive. Elle ne rend pas les marques faibles. Elle les rend crédibles, solides, humaines. Elle crée une adhésion durable plutôt qu’un effet de buzz passager.
L’essentiel à retenir
En conclusion, la transparence n’est pas une faiblesse. C’est un choix de courage. Celui d’assumer ses décisions, ses limites, son évolution. Les marques qui osent cette voie ne sont pas plus fragiles. Elles sont plus humaines.
Et dans un monde saturé de discours trop parfaits, c’est exactement ce que les gens recherchent.
Vous voulez réfléchir à votre propre stratégie de communication transparente ?
L’équipe d’Agence 33 est là pour vous accompagner, avec justesse, exigence… et sincérité.
Des questions sur la transparence dans la communication de marque ?

C’est une question légitime. En réalité, les consommateurs ne s’attendent pas à ce qu’une marque soit parfaite. Ils attendent qu’elle soit honnête. Dire qu’on travaille encore sur certains sujets, ou qu’on a rencontré des difficultés, n’effraie pas – au contraire, cela renforce la crédibilité. Ce qui nuit vraiment à la confiance, c’est le silence ou la langue de bois.
Les vidéos en coulisses, les interviews d’équipes, les articles de blog où l’on explique les choix ou les limites d’un produit, les FAQ dynamiques ou encore les newsletters avec des bilans réguliers. Chaque format peut servir à renforcer la transparence, tant qu’il reste sincère et contextualisé.
Absolument. En B2B, la confiance est un levier encore plus déterminant. Montrer comment on travaille, avec qui, ce qu’on apprend de ses clients, ou comment on gère un projet de l’intérieur, est très apprécié. Cela humanise la relation et rassure les décideurs.
Commencer petit. Identifier un sujet sur lequel il est possible d’ouvrir un peu le rideau : les engagements RSE, les choix de matériaux, les retours d’expérience, ou même une erreur passée bien gérée. Le tout est de choisir un terrain sincère, maîtrisé, et d’y aller étape par étape.
Oui, à condition de le faire avec clarté et sans excès de justification. Reconnaître une erreur, expliquer les mesures prises, et montrer comment on va éviter qu’elle se reproduise, c’est une preuve de maturité. Le silence ou la négation, à l’inverse, abîment durablement l’image de marque.
Elle peut l’être si elle est utilisée de manière opportuniste ou déconnectée du reste des actions de l’entreprise. La clé, c’est la cohérence. Une marque qui communique avec sincérité et agit en cohérence derrière ses messages ne sera pas vue comme manipulatrice, mais comme responsable.